Menu

3. Les symboles, la médecine, la place des anciens
L'Enfant des Etoiles

3. Les symboles, la médecine, la place des anciens

La médecine améridienne

Introduction

Bien avant l’arrivée de l’Homme Blanc sur leurs terres, les Amérindiens se soignaient par les plantes les plus simples, des produits naturels ou grâce aux esprits. Ils ont réussi à identifier plus de 400 espèces des plantes, lichens, champignons et algues utilisées à des fins médicinales. Cette tradition médicinale est similaire à tous les peuples autochtones d’Amérique du Nord. Dans presque chaque communauté, il y a un « spécialiste » ou Homme-médecine dont la pratique reflète autant l’aspect spirituel que physique de la guérison. La méthode de cueillette et de préparation des remèdes restent exclusivement une tradition personnelle ou familiale de transmission orale et toute prescription se fait toujours également de manière orale.

La relation entre la médecine traditionnelle des autochtones et la médecine moderne apparaît de moins en moins hostile mais les autochtones refusent de livrer tous leurs secrets car beaucoup d’entre eux sont d’avis que leur médecine ne doit pas se commercialiser parce que leurs ancêtres ne l’ont jamais fait. Ils veulent ainsi rester gardiens de la terre comme eux.

La médecine amérindienne trouve son origine dans une légende.

Légende de Origines de la Médecine

Il y a bien longtemps, avant que le premier monde habité ne soit couvet d’eau, hommes et bêtes étaient de véritables amis. Puis le Rat musqué et Napiwa le vieil homme créèrent l’île flottante. Juste après les Hommes commencèrent à se multiplier si vite qu’ils finirent par prendre la place des animaux.

Les animaux décidèrent donc d’habiter plus loin, là où les Hommes n’étaient pas. L’élan alla s’abriter dans les bois humides du côté d’où arrive l’hiver. Le bison décida d’aller dans les grandes plaines. Quant au mouflon et à la chèvre, ils allèrent dans la montagne. Les petits animaux quant à eux décidèrent d’aller se loger sous le sol.

Les Hommes et les animaux arrêtèrent ainsi de se parler et de se comprendre…

Ce fût pire encore lorsque l’Homme inventa les armes. Avant de s’en servir contre ses semblables, il l’utilisa contre les animaux. Les hommes se mirent à tuer leurs anciens amis pour se nourrir de leur chair et se vêtir de leurs peaux.

La violation de cette ancienne paix appelait à la vengeance les animaux. Les premiers à s’être réunis sont les ours. Leur chef, Grand Ours Blanc, invita ses semblables à déclarer la guerre aux hommes. Les jeunes ours ont voulu attaquer les hommes immédiatement mais Grand Ours Blanc les persuada d’attendre, le temps qu’ils soient prêts. Grand Ours Blanc réalisant qu’ils n’avaient pas d’armes, le peuple des ours proposa des arcs et des flèches et pour y arriver l’un d’entre eux expliqua : « Nous pourrions très bien en avoir aussi. Nous savons de quel bois ils sont fabriqués et de quelles pierres pointues les hommes se servent ». Les jeunes ours décidèrent donc de s’armer. Ils allèrent chercher des bois de frêne et des pierres de silex. Un des ours se sacrifia afin d’offrir ses tendons pour créer les cordes des arcs. Une fois leurs arcs prêts, les ours s’exercèrent au tir. Mais ils réalisèrent que leurs griffes les gênaient et les empêchaient de tirer droit. Un des ours proposa alors de les couper. Grand Ours Blanc parvient à les convaincre que cela n’avait aucun sens puisque sans leurs griffes il leur serait impossible de se nourrir, qu’ils ne pourraient plus grimper aux arbres, ni déchiqueter des troncs d’arbres pourris où se cachent les fourmis. Grand Ours Blanc se mis alors à réfléchir comment faire pour vaincre les hommes. Après mûres réflexions, il en vint à la conclusion que les hommes seraient toujours plus forts que les ours et qu’une guerre serait désastreuse. Plein de sagesse, Grand Ours Blanc proposa donc à son peuple que lorsqu’un homme tuerait un ours avec la force des armes, il devrait faire ses excuses et faire un sacrifice de tabac à son esprit. Que ceux qui manqueraient à ce devoir, souffriraient d’un mal si atroce qu’ils ne pourraient plus marcher. Tous les ours acceptèrent cet arrangement.

Les poissons et les reptiles se réunirent à leur tour par la suite en un conseil. Ils décidèrent que lorsqu’un homme tuerait l’un des leurs, les plus laids d’entre eux le visiteraient dans son sommeil. Les victimes devraient ensuite payer très cher les chamans pour se débarrasser de ces cauchemars.

Les insectes cherchèrent aussi un moyen de punir les hommes qui les tuaient bien souvent même sans les regarder. Ce fut le pou qui proposa à ses frères de donner aux hommes toutes les maladies qu’ils rencontreraient.

Les plantes ayant des espions partout, étaient au courant des complots que les animaux préparaient contre les hommes. Après que tous les animaux eurent fini de choisir leurs vengeances, elles se réunirent à leur tour. Toutes les plantes étaient présentes sauf la plante qui pique et celle qui empoisonne. Toutes décidèrent de rester amies avec les hommes et de les aider contrairement aux animaux. Et c’est ainsi que le jeune hêtre promit de garder ses feuilles vertes tout l’hiver afin qu’on puisse en faire un remède contre l’eczéma ; le groseillier de guérir l’inflammation des poumons avec sa sève et ses racines ; le genévrier promit lui d’arrêter les palpitations du cœur ; quant à l’oignon des bois, il guérirait l’asthme et l’épicéa noir, le scorbut. Enfin, les plantes décidèrent que lorsqu’un chaman aurait à soigner une maladie inconnue, il lui suffirait d’invoquer l’esprit des plantes qui guiderait son choix.

La médecine amérindienne… symbiose entre plantes et esprit

« La sagesse de l’ « homme-médecine » lui permet de guérir les malades : il était capable de réduire la douleur par les plantes ou l’hypnose »

Les Amérindiens (ou autochtones) ont une approche bien spécifique de la médecine, leur médecine. Avant de commencer à soigner une personne, ils se mettent un point d’honneur à prendre le temps nécessaire qu’il faut pour établir un anamnèse la plus complète possible de la personne malade. Les autochtones soignent avant tout un être humain avec un esprit et une âme et non juste un corps malade. C’est pourquoi le « médicament autochtone ce n’est pas juste qu’une plante, c’est aussi une médecine spirituelle.

L’origine de certains remèdes est racontée dans des récits.  On peut, par exemple citer l’exemple de l’histoire siksika (Black Feet), d’une femme appelée Last Calf.  Elle souffrait de tuberculose.  Elle a eu la vision du remède pour la guérir grâce à un castor qu’elle avait nourri et qui était rempli de reconnaissance pour elle.  Il lui suffisait de faire bouillir du pin tordu dans de l’eau et de boire l’infusion tout en chantant une mélodie spéciale. Et grâce à ça elle fut guérie.

Mais comment les Amérindiens ont-ils pu déterminer en réalité quelle plante pouvait avoir tel effet thérapeutique ? Sans doute en testant et apprenant de leurs erreurs, mais également en observant les animaux malades et les plantes qu’ils mangeaient spontanément et intuitivement.

Pour les Amérindiens, la distinction entre nourriture et médicaments n’est pas très claire. En effet, il y a une vaste zone commune entre les plantes comestibles et les plantes aux vertus médicinales.

Toutes les parties des plantes sans exception peuvent avoir une utilisation médicinale : racines, rhizomes, écorces, feuilles, bourgeons, fleurs, fruits, sève ou poix. Il existe plusieurs manières de les préparer et les appliquer. Pour une même plante, divers effets thérapeutiques pourront exister en fonction donc de la partie utilisée, de la manière dont elle sera préparée mais aussi en fonction des saisons et des cycles de sa vie où elle sera recueillie.

Les plantes médicinales, comme tout autre élément de la nature, sont traitées avec respect par reconnaissance des bienfaits qu’elles apportent aux personnes. La cueillette, la préparation et l’administration des remèdes se font selon un rite bien défini et respecté. A noter que jamais les autochtones n’utilisent les plantes et champignons hallucinogènes. Lorsque la guérison d’un malade nécessite une préparation spirituelle particulière, les guérisseurs passent par des rituels de purification qui leur confèrent une énergie spéciale, leur procurant ainsi les pouvoirs nécessaires pour faire leur travail.

Voici quelques exemples, parmi le 400 qu’ils utilisent, de plantes médicinales plus communément connues :

  • Le sapin
  • Le genévrier
  • La menthe des champs
  • Le cerisier
  • L’aloe vera
  • La mûre
  • L’échinacée
  • Le fenouil…

Actuellement, même si peu d’analyses en laboratoire ont été effectuées pour la plupart de ces plantes, certains de ces remèdes ont fini par être adoptés par la médecine moderne.

La vie sociale et la place des anciens dans la société amérindienne sioux

Introduction

La société amérindienne, basée sur des valeurs ancestrales cultivées depuis l’enfance, suit un rythme et une organisation bien précise dans laquelle les anciens ont une place importante.

Les principales valeurs amérindiennes

La générosité

La générosité est une des vertus principales, elle apportait chance et bonheur. Offrir, sous quelque forme que ce soit, était une habitude chez les Amérindiens Sioux, cela faisait partie de leur culture et était vivement encouragée : les jeunes apportaient de la nourriture aux Anciens ou organisaient des baquets pour les personnes âgées ou dans le besoin, les chasseurs partageaient avec les infirmes, les hommes offraient des cadeaux aux orphelins. Donner apportait une contribution importante dans la vie de Sioux Lakota nottament. Lorsqu’on recevait un cadeau, même minime, on ne pouvait le refuser, et on se devait de faire pareil en retour, peu importe la forme et le délais, exception faite pour les Anciens et les déshérités. L’intention primait sur la valeur marchande du don fait.

La « propriété » (que nous détaillerons plus loin) est une notion qui n’avait pas la même valeur pour les Amérindiens que pour l’Homme Blanc, et n’avait d’ailleurs d’intérêt que parce qu’elle permettait de donner et offrir ensuite. Ils n’accumulaient pas de biens pour leur propre profit, l’attachement à ceux-ci n’apportant, selon eux, que tristesse et limites.

L’héritage était un principe inconnu chez les Amérindiens puisque c’était tout au long de sa vie qu’il distribuait des biens matériels. Les richesses ainsi redistribuées permettaient d’assurer une égalité entre les membres de la tribu et par la même occasion d’offrir une considération supplémentaire à celui qui faisait le don. Plus il donnait, plus il devenait digne d’intérêt et susceptible d’accéder à des fonctions supérieures. Pour pouvoir donner beaucoup donc, il chassait beaucoup et avoir des artisans dans son cercle familial était un atout.

Ce geste de partage de générosité pouvait donner lieu à des cérémonies tellement il était important. Cette cérémonie, basée sur la confiance mutuelle et la cohésion de la société, se passait généralement lors d’événements familiaux marquants comme les mariages, et consistait à donner l’entièreté de ce qu’il possédait aux autres membres de la tribu, sachant qu’il recevrait en retour lui permettant ainsi de ne pas être dans le dénuement. Ce geste d’échange et de générosité mettait ainsi sa valeur personnelle en avant devant ses valeurs matérielles et consolidait ainsi son appartenance au groupe.

La propriété

Chaque individu possédait quelque chose mais les droits de propriété étaient précisément définis : si un homme capturait un troupeau de vingt-cinq chevaux, ils étaient siens ; si une femme tannait et cousait un tipi, il était sien. On pouvait acheter des boucliers, des prescriptions médicales, des flèches et des robes. On donnait aux enfants des poupées, animaux et des chevaux dont ils avaient ensuite l'entière responsabilité. Il n'était pas question de mettre en doute leur droit à la propriété.

Cependant, jamais ils n’augmentaient leur patrimoine au-delà de ce dont ils avaient besoin pour vivre normalement au quotidien. Il était inconvenant et égoïste de conserver ses biens comme un trésor. La propriété était faite pour l’utiliser et non la thésauriser et son principal usage donc était pour en faire don aux autres. Et c’était ça la principale richesse.

Le courage

Le courage est une valeur et surtout une vertu très importante, que ce soit pour l’homme, la femme ou l’enfant et il est enseigné dès la plus tendre enfance. Il est nécessaire pour évoluer et maintenir la dignité en toutes circonstances. Sa principale caractéristique est de garder, en quelle que circonstance que ce soit, sa capacité du contrôle de soi-même. La stratégie va primer sur l’agressivité.

Le courage force l’admiration et donne l’exemple.

La sagesse

La sagesse et la connaissance sont des valeurs primordiales. Les Sioux Lakota attachent beaucoup d’importance au passé et aux enseignements à tirer des personnes qui ont été sur Terre depuis beaucoup plus longtemps que nous. Leurs ancêtres sont toujours présents dans leurs esprits et jouent un rôle dans l’énergie utilisée par tous les êtres vivants. Elle était souvent exprimée sous forme de citations et pensées.

Cette sagesse permettait de se forger une âme forte et de retrouver les voies secrètes de la nature et les chemins du cœur.

Les préceptes amérindiens témoignent d’une sagesse qui serait capable aujourd’hui de réconcilier l’homme avec la nature mais aussi lui-même.

L’amour

« L’amitié est le test de caractère le plus sévère »

Chez les Sioux, plus que tout, l’amour universel compte, et ceci bien plus que l’amour romantique. Cet amour universel fait que chaque membre de la tribu se sent partie intégrante de celle-ci et fera tout ce qui est en son pouvoir pour elle.

L’ami est un frère pour qui un Sioux est prêt à donner de sa vie si nécessaire.

La révérence

Avant tout, il est important d’expliquer ce qu’est la révérence pour les Sioux. Il s’agit d’un terme utilisé pour désigner un ensemble de deux grandes vertus : le respect et la gratitude.

Tout ce qui existe et vit est habité par un « Grand Mystère », les rendant impossible à être compris dans leur intégralité. De cette partie d’ignorance et de mystère que naît un immense respect pour la nature et tous les êtres vivants qui sont traités avec considération et remerciés pour leurs services rendus. Aucun n’est plus important que l’autre.

Les êtres humains sont tous traversés par la même énergie qui impose qu’on les traite tous de manière égale. Lorsqu’on commence à respecter la vie qui nous entoure, alors on peut commencer à voir la beauté réelle des choses plus qu’avant.

Ce respect est donc au centre de tout enseignement chez les Sioux Lakota et c’est une loi fondamentale de la vie tels que: traiter toute personne, du plus petit au plus grand enfant avec respect ; respect particulier pour les aînés, les parents, les enseignants et les chefs ; ne jamais humilier ses semblables ; ne rien toucher de ce qui appartient à quelqu’un d’autre sans en avoir eu l’autorisation ; ne jamais se mêler de la vie privée des autres de la tribu ni empiéter sur les moments de tranquillité ou les espaces personnels des autres ; ne jamais marcher entre les gens qui parlent et ne jamais les interrompre dans leur discussion ; toujours parler d’une voix douce et sans éclat surtout en présence des aînés, d’étrangers ou d’autres pour qui le respect spécial est dû ; ne jamais donner d’ordre mais toujours inviter à faire les choses ; ne jamais parler de manière négative d’une personne que ce soit en sa présence ou non ; traiter la Terre et toutes ses composantes comme sa maman ; respecter les croyances et les religions des autres sans imposer les siennes ; écouter les autres quoi qu’ils disent même si c’est sans valeur …

Le silence

Pour les Sioux, les mots ont une très grande valeur et toute communication n’est pas à prendre à la légère. Ils parlent uniquement quand ils ont vraiment quelque chose à dire et non pas dans le vent… se taire la plupart du temps et parler seulement quand c’est nécessaire.

De la valeur apportée aux mots, naît la vertu du silence. Et cela s’applique tout particulièrement dans la communication qu’ils ont avec les personnes âgées : ils ne leur adresse la parole que si cela est strictement nécessaire, préférant apprendre d’elles en les écoutant et les regardant agir.

« Gardez votre langue quand vous êtes jeunes », disait le vieux chef Wabashaw, « et avec l'âge il se peut que mûrisse en vous une pensée féconde pour votre peuple !».

Le silence permet aussi d’être attentif aux signes du Grand-Esprit présent dans chaque acte, chaque chose et à tout moment. Ces signes du Grand-Esprit sont les visions.

Le silence est signe d’un équilibre parfait, celui de l’harmonie entre le corps, le mental et l’esprit. Le silence a aussi une place importante dans l’éducation amérindienne : le silence c’est l’absence d’explication, ceci permet de ne pas se figer dans un point de vue épuisant. Les idées sont plutôt suggérées indirectement par un symbole, une histoire, un acte et sont recréées à chaque fois par celui qui les pense. C’est sans doute pour ces raisons que les Indiens des plaines utilisent bien plus volontiers de langage des signes, un langage imagé qui laisse place à l’imagination pour ceux qui écoutent.

Le silence est donc le fondement de tous les échanges avant même les mots.

Organisation sociale

L’organisation sociale variait d’une tribu à l’autre mais certaines valeurs restaient communes comme la notion de famille et le rapport à la nature…

La notion de propriété privée des terres et des habitations était quelque chose de totalement inconnu pour les Amérindiens, comme expliqué plus haut.

Les Amérindiens se répartissaient en tribus, parfois elles-mêmes subdivisées en clans et bandes. Le membres de la tribu partageaient un même sang, un même territoire, une même langue et les mêmes coutumes.

Les tribus avaient à leur tête un chef, responsable de tous les biens communs.

Les tribus se réunissaient entre elles en Conseil (à distinguer du Conseil des Anciens) auquel les femmes avaient le droit d’assister contrairement à certaines autres peuplades.

Rien n’était écrit, tout était oral… délibérations et décisions se passaient autour du feu.

Le chef

Chaque tribu avait un chef qui était choisi et nommé par le Conseil des Anciens. Les critères qui justifiaient leur choix, variant d’une tribu à l’autre, étaient basés sur les qualités du futur chef.

Pour les peuples plutôt nomades, ce futur chef devait avant tout être un chasseur habile, capable d’assurer la sécurité à son clan et ainsi savoir quand déplacer son campement à temps et trouver le bon endroit pour ne manquer de rien.

Sitting Bull

Sitting Bull

Pour les peuples plutôt sédentaires, le chef était choisi sur base de son courage, de sa capacité à dialoguer et à convaincre les autres. Chaque candidat devait donc défendre son opinion au Conseil et tenter de convaincre celui-ci qu’il était le chef cherché.

Dans quelques-unes de ces tribus, il pouvait y avoir un deuxième chef qui était le chef de guerre. C’était quelqu’un qui généralement s’était déjà démarqué par ses différents exploits passés. Il avait donc le rôle de mener ses confrères si une guerre venait à être déclarée.

Le rôle des Anciens et le Conseil des Anciens

Gagner en âge est un signe de sagesse dans la société traditionnelles amérindienne. Aussi, les Anciens avaient une place très importante. Ils étaient vénérés pour leurs connaissances étendues et reconnues par la communauté, ainsi que pour leurs expériences passées, le rôle capital dans la vie et le bien-être de leurs familles, de leur communauté et de leur nation toute entière.

Le statut d’Ancien s’obtenait petit à petit lorsque la population commençait à reconnaître une personne comme sage et venait la voir pour des conseils. On ne choisissait pas de devenir un Ancien, on le devenait grâce à la reconnaissance de la tribu.

Les Anciens étaient aussi les gardiens des traditions, de la culture et des légendes et agissaient comme guides spirituels. Malheureusement, leur rôle de guidance spirituelle a perdu de l’importance avec l’arrivée imposée du Christianisme.

Ils étaient (et sont encore actuellement) garants de tous les savoirs ancestraux et permettaient ainsi de faire le lien avec les racines passées.

Pour toutes ces raisons, les membres les plus âgés des tribus, se rassemblaient pour former le Conseil des Anciens. Il était chargé de prendre les décisions importantes pour l’ensemble de la communauté.

Le Conseil avait pour rôle par exemple de déterminer les règles que les membres du clan devaient suivre, ou encore de décider un départ en guerre contre l’ennemi. Chaque Amérindien accordait une immense valeur à l’opinion des membres du Conseil vu leur expérience et leur sagesse.

La femme

La femme amérindienne, si elle avait une vie rude surtout dans les tribus des plaines, avait une place prépondérante dans la vie de la tribu de par les tâches aussi importantes que nécessaires qu’elle effectuait : préparation des bisons tués (dépecer, curer, ramener au camp, préparer les peaux), cueillette et pêche, montage et démontage des tipis, cuisine, confection des vêtements, confection d’objets usuels, confection des habitations et des mocassins, charge du bois et de l’eau, gardienne du foyer… C’était véritablement grâce à elle que la vie d’une tribu pouvait avancer sereinement.

La femme-mère s’occupait aussi des enfants et surtout donnait importance et statut à ceux-ci. Son influence était telle sur ses enfants qu’elle était tout à fait capable de dissuader son fils de partir à la guerre par exemple…

La femme-épouse, fidèle et obéissante, était respectée par son mari mais aussi par l’ennemi qui avait l’obligation de lui laisser la vie sauve.

Elle se préparait à sa vie de femme depuis sa plus tendre enfance : à 6 ans elle aidait sa maman dans de petites tâches ménagères ; à 10 ans elle savait monter à cheval comme un vrai guerrier, s’occuper des plus petits de la famille, préparer le pemmican (viande séchée) ; et à 14 ans, elle savait tout faire et était prête à se marier.

Le mariage

Compte tenu de la place de la femme dans la société amérindienne ainsi que de l’importance de la notion d’amour fraternel, il est important d’aborder brièvement la place de l’amour romantique, l’amour-mariage qui a néanmoins sa place dans cette société.

Les Indiens des plaines étaient polygames. Cela veut dire qu’un homme pouvait avoir plusieurs épouses. La seule condition était que le mari avait une responsabilité envers chacune d’elle et devait pouvoir nourrir, habiller, abriter chacune d’elle de la même manière et sans exception. Aussi on voyait rarement un homme épouser plus de deux femmes, dont la deuxième épouse était généralement la sœur cadette de sa première épouse. Il pouvait arriver toutefois d’en voir avec plus d’épouses que ça. Mais la lourde responsabilité qu’il avait envers ses épouses le dissuadait bien souvent !

Toutes ces épouses vivaient ensemble dans une très bonne entente avec leur mari commun.

Cette polygamie était justifiée pour plusieurs raisons :

  • les tribus étant constamment en guerre, le taux de mortalité des hommes était important, laissant ainsi de nombreuses femmes seules et en nombre dépassant celui des hommes ;
  • elle permettait aux liens familiaux de se resserrer en ne séparant pas des jeunes femmes liées par le sang ou par une amitié de longue date ;
  • elle permettait aux premières épouses de se défaire de quelques tâches devenues trop lourdes pour elle, raison pour laquelle c’était d’ailleurs souvent elle qui suggérait une nouvelle épouse. En amenant ainsi une deuxième épouse dans le sein familial, elle accédait au rang de première épouse et tous les égards qui allaient avec.
  • Elle permettait à la veuve d’un frère de ne pas rester seule en épousant son beau-frère.

La polygamie renforçait l’influence que la femme avait au sein de la famille. Et cela était d’autant plus important quand, en plus, la résidence du couple se trouvait sur le territoire de la famille de l’épouse.

L’éducation des enfants

Sans véritable système scolaire, les enfants étaient éduqués par tout le village et bien souvent sous la conduite des aînés. Le fait d'être un "enfant d'Anciens" c'est à dire d'avoir passé l'essentiel de son temps auprès des aînés (grand parents et arrière grand parents) était une double référence. C'était la garantie qu'il avait reçu une éducation indienne traditionnelle.

La plupart du temps ils jouaient librement ensemble, livrés à eux-mêmes et évoluant au sein de la tribu sans être vraiment soumis à une autorité parentale. Même si les Indiens adoraient leurs enfants et en étaient fiers, ils n’avaient pas l’habitude de leur exprimer quelle qu’affection que ce soit. Ils n’avaient pas une existence facile et tout au long de leur enfance, ils apprenaient de ce fait à devenir endurant et insensible aux privations et dures épreuves de la vie.

Ils accomplissent parfois de petites tâches pour les aînés qui, en retour, leur confectionnaient de petits jouets. Les jouets étaient essentiellement des répliques miniatures d’objets possédés par les adultes : armes et poneys pour les garçons, tipis et poupées pour les filles. C'était par le jeu et graduellement par une pratique de plus en plus "réelle" que les enfants pouvaient acquérir les compétences de leur vie adulte. Mais l’accomplissement de ces tâches du quotidien qui leur étaient confiées étaient aussi à chaque fois une récompense immense : avoir l'honneur de servir le peuple, c’est ainsi qu’ils étaient éduqués.

Les Anciens observaient beaucoup ces jeux et l'évolution de chaque enfant. Par affinité, certains Anciens se sentaient un devoir d'enseigner à tel ou tel petit plus en particulier. A certains moments plus privilégiés et toujours parce que l'enfants aura montré dans son comportement qu'il était prêt, l'Ancien le prendra à part et lui enseignera telle ou telle technique particulière.

Les enfants venaient volontiers autour des Anciens toujours prêts à conter l'une ou l’autre des très nombreuses légendes par lesquelles se transmettaient les valeurs morales et les connaissances sacrés. Ainsi, la dimension spirituelle de toute activité était inculquée très tôt. En effet, pour les amérindiens, enseigner ce n’était pas transmettre des idées de façon systématique comme lorsqu’on fait les leçons en classe, mais plutôt de mettre en contact avec des influences spirituelles par ces histoires qui permettaient à l’enfant finalement de prendre ses propres décisions et d’avancer. Très tôt donc, les enfants étaient initiés au respect des valeurs.

Il n’était pas question d’utiliser la contrainte et les punitions car elles « tordaient les esprits des enfants ». Les adultes qui avaient la faiblesse de s'y livrer étaient méprisés.

Si le conte de ces nombreuses légendes suffisaient à donner aux enfants une excellente éducation sans avoir recours aux contraintes ni aux punitions, c'était parce que les comportements de générosité, de courage, de droiture et de bonté étaient constamment encouragés et récompensés. Chaque bonne action était félicitée alors que tous ceux qui se comportaient de mauvaise manière, étaient méprisés. La pression sociale et l'importance de l'honneur étaient des contraintes très fortes.

Quelques les symboles amérindiens

Introduction

« Nous autres Indiens vivons dans un monde de symboles et d'images où le spirituel et l'ordinaire ne font qu'un.  Pour l'homme blanc, les symboles ne sont que des mots qu'on dit ou bien qu'on écrit dans les livres. Pour nous ils sont une partie de la nature, une partie de nous-mêmes;  la terre, le soleil, le vent et la pluie, les pierres, les arbres, les animaux, même les petits insectes comme les fourmis ou les sauterelles. Nous essayons de les comprendre non pas avec la tête mais avec le coeur, et une simple indication suffit à nous en révéler le sens. »

Le peuple amérindien, pour lequel l’esprit et la vie occupent une place importante, est très proche de la nature et en harmonie avec elle.  Les symboles utilisés s’en inspirent très largement.

Le rond ou le cercle

Le cercle est très fréquemment rencontré dans la nature : le soleil, la lune, la ronde des constellations autour de l’étoile polaire, l’organisation du système solaire avec la Terre et les planètes, rondes, tournant autour du soleil, l’atome, le noyau de la cellule, la cellule, l’ovule, l’œuf, le ventre rond des futures mamans, l’œil, l’iris, la pupille, les nids des oiseaux, les ronds que font les pierres en tombant dans l’eau.  C’est véritablement un signe universel.

Aussi chez les Amérindiens, le cercle et honoré et considéré comme sacré - véritable symbole d’éternité, d’unité, d’équilibre dans le monde et de perpétuel renouveau.  On le retrouve dans leur quotidien : les danses rituelles, la forme de tipis, la disposition-même des tipis, le soleil, la roue de médecine, le cercle sacré de pierres, même le conseil des Anciens se passe en cercle.  Elle est véritablement symbole de vie, de santé et de valeur des individus, base de la philosophie amérindienne

« Tout notre pouvoir provenait du cercle sacré.  Tant que le cercle n’a pas été rompu, notre peuple prospérait comme un arbre en fleur.  Il se tenait en cercle et tira sa vitalité des quatre quartiers du cercle.  L’Est li assurait la lumière et la paix.  Le Sud lui donnait la chaleur.  L’Ouest lui donnait la pluie.  Le Nord grâce au vent vivifiant lui assurait force et endurance ».

La roue médecine ou cercle de vie

La roue de médecin, ou cercle de vie, est une des sagesses amérindiennes.  Elle est telle une carte du monde qui sert autant en chamanisme que dans la vie quotidienne.  C’est une sorte de boussole qui permet d’évaluer et repérer là où il manque des choses, ou là où il y en a de trop.  Grâce à elle alors, on parvient à remédier à de nombreux problèmes en y ramenant l’équilibre tant matériellement que spirituellement. 

Ainsi un excédent ou un manque pourra être comblé grâce à la « position inverse » de la roue de médecine, permettant de faire basculer le déséquilibre pour ramener l’harmonie..

Le feu règlera les problèmes de terre, d’air, d’eau.  La terre quant à elle, règlera les problèmes de feu, d’eau et d’air.

Elle est donc représentée par un cercle, divisé en quatre parties égales, chacune symbolisant point cardinal ou une direction différente. 

Au centre de ce cercle se trouve la Terre aussi appelée le Tout ou le Grand Mystère. 

Un ficelle blanche naît du centre du cercle et va jusqu’en haut de celui-ci.  Elle est garnie de sept coquillages qui symbolisent les sept leçons de vie des grands-pères :

  • l’éternité,
  • la sagesse et la connaissance,
  • l’amour et la confiance,
  • la vérité et l’honnêteté,
  • l’humilité et la patience,
  • le courage et la bravoure,
  • le respect.

Toujours du centre part une deuxième ficelle de couleur bleue et représente le ciel, et une troisième ficelle de couleur verte évoquant la Mère Nature.

Au centre, une plume est attachée et incarne le souffle créateur, symbole de l’harmonie entre les individus et les nombreuses choses de la création.

A chacun des points cardinaux est associé en fonction de sa symbolique ou sa représentation et selon les tribus:

  • Une couleur qui représente également les quatre races du monde
  • Un aspect humain
  • Un règne
  • Une période
  • Une saison ou un solstice
  • Une action
  • Un défaut contre lequel on peut lutter grâce à une des fonctions de la roue
  • Un caractère
  • Un animal…

Les Amérindiens, répartissent donc la roue ainsi :

  • Le Sud :
    • La couleur rouge;
    • L’eau car les plus grandes étendues d’eau se trouvent au sud ;
    • Les émotions qui, comme l’eau, peuvent être fougueuses tel un torrent ou douces comme les vagues de la mer ;
    • Les plantes et tous les végétaux car sont ceux qui sont le plus constitués d’eau et en dépendent le plus ;
    • Le passé car l’eau contient les vestiges des temps anciens et du temps où la terre n’avait pas encore émergé de l’eau ;
    • L’été car au sud se trouve le soleil de midi tapant et le moment où la pleine lune donne toute sa puissance et parce que l’eau permet à l’été de donner sa chaleur sans que cela ne soit fatal pour la vie
    • Donner car l’eau donne la vie et ses bienfaits, elle rend la terre fertile et nous permet de nous purifier ;
    • La peur car l’eau nous permet d’affranchir nos peurs en nous laissant écouler nos émotions librement et en dépassant la stagnation ;
    • Sensibilité et générosité
  • L’Ouest :
    • La couleur noire ou brune;
    • La Terre car le soleil disparait derrière la Terre à l’ouest ;
    • Le matériel et le corps qui tout comme la Terre est notre enveloppe protectrice ;
    • Les minéraux car ils naissent grâce à l’énergie de la terre et sont constitués de ses sels ;
    • Le présent car le sol nous maintient en cet instant ;
    • L’automne car l’ouest est le lieu du soleil couchant et la lune qui décroit. C’est la saison où la nature dépose son manteau sur la Terre qui la reçoit avec grâce ;
    • Stabiliser car la Terre nous offre un appui et un endroit où nous reposer et nous ressourcer ;
    • L’inaction car la Terre nous offre sécurité et réconfort pour repartir du bon pied même si nous sommes tombés bas ;
    • Manuelle et pratique
  • Le Nord :
    • La couleur blanche;
    • L’air car les plus grands vents soufflent au nord
    • Le mental qui, comme le vent est impalpable mais bien réel ;
    • Les animaux car ce sont les êtres vivants qui consomment le plus d’air ;
    • Le futur car l’air et le mental conduisent nos idées vers celui-ci ;
    • L’hiver il est la saison de la nuit interminable avec sa lune noire, noir d’où renaîtra la vie ;
    • Recevoir car le vent, situé au nord, nous offre les cadeaux de ses voyages et de ses expériences ;
    • Le manque d’ouverture car l’esprit nous permet de dépasser nos idées reçues et nos préjugés ;
    • Communicativité et analyse ;
  • L’Est :
    • La couleur jaune;
    • Le feu car le soleil qui est du domaine du feu s’y lève ;
    • L’esprit car il peut s’élever comme un feu ardent et s’illuminer ;
    • Les êtres humains car ils ont cette ardeur et cette volonté propre au feu ;
    • Le temps car comme le feu il transforme : il transforme le passé en présent et le présent en futur ;
    • Le printemps car l’est est l’aube du soleil et de la lune croissante ;
    • Transformer car le feu transforme avec sa chaleur et son énergie ce que nous avons sur terre et nouspermet de progresser ;
    • L’illusion car le feu nous permet de dépasser nos illusions de la vie et de nous fier plus que juste à nos yeux et à nous-mêmes ;
    • Joie et vivacité qui peut sentir et supporter les grands écarts de température ;

Le tipi

Tipi est un mot Sioux utilisé pour désigner une maison portative. Cette maison, de forme circulaire ressemble à une tente en forme de cône  Il symbolise l’amour qu’ont les Amérindiens pour la terre.  Son cadre est fait de longs morceaux de bois positionnés circulairement pour rappeler la terre, et qui se rejoignent en haut et qui sont attachés ensemble. En guise de toile, les Amérindiens utilisaient des peaux d'animaux cousues ensemble et décorées. Les peaux d'animaux tiennent au sol avec de grosses roches ou avec des piquets de bois.

Dans la majorité des tipis, il y a une place pour un feu à l'intérieur, au centre. Un trou au toit permet à la fumée de s'échapper.  Ils sont très confortables, garnis de fourrures moelleuses et des broussailles parfumées sur le sol en guise d’ameublement douillet.

Un Tipi peut mesurer jusqu'à 4.5 mètres de hauteur par 9 mètres de diamètre et peut être assemblé en quelques minutes seulement par des experts. Cette tâche était dévolue d’ailleurs aux femmes auxquelles appartenaient les tipis.  Lorsqu’on avait besoin d’un nouveau tipi, la femme séchait, grattait et assouplissait des peaux.  Comme la couverture du tipi était trop lourde pour qu’une seule femme puisse la confectionner, la tradition voulait qu’on prépare un festin auquel étaient conviées toutes les femmes.  Et tout en mangeant, fumant et discutant, elles assemblaient les peaux.  Une fois la couverture terminée, on la montait sur l’encadrement en prenant soin de bien laisser la porte fermée et le trou à fumée clos.  On allumait en son sein un feu d’armoise afin d’enfumer la couverture.  Ceci lui permettait de garder toute sa souplesse après une pluie.  Les hommes n’étaient pas autorisés à aider.

Certains tipis pouvaient être peints, mais ceux-ci appartenaient aux chefs et aux guérisseurs.  Les dessins représentaient les visions qu’ils avaient eues par exemple.  Ces tipis spéciaux étaient traités avec encore plus d’égard et de respect que les autres.

Ces tentes servaient surtout au chasseurs de bisons dans les grandes plaines de l'ouest.

L’attrape-rêve ou capteur de rêves

De forme ronde, le capteur de rêve est un objet doté d’un pouvoir capable d’adoucir les nuits des gens.  Chaque élément qui le compose a une signification bien spécifique.  Le capteur de rêve est là pour nous rappeler que le rêve fait partie de la vie.

Il est composé d’un cercle en bois de saule au sein duquel est tissé un filet tel une toile d’araignée.  Au centre, un trou dans la toile, dans lequel on place un objet qui nus tient à cœur.  Des plumes ornent tout le tour du cercle.  Le filet capture donc les mauvais rêves et les élimine.  Seules les bonnes visions passent à travers le trou et l’objet fétiche fait ensuite le tri de ce qu’on souhaite garder de ces bonnes choses.  Les plumes, symboles de bonté et d’amour,  recueillent ensuite ces bonnes choses pour nous les restituer au réveil.  Aux premiers rayons du soleil, les mauvais rêves emprisonnés sont brûlés.

Une des principales et plus courantes des légendes dit qu’initialement, une araignée prénommée Asibikaashi, tissait sa toile sur l’endroit où les enfants dormaient afin de les protéger en captant leurs mauvais rêves durant la nuit et les détruisant au lever du jour.  Malheureusement, les tribu grandissant sans cesse, l’araignée ne savait plus, seule, protéger tous les enfants.  Elle a donc demandé de l’aide aux femmes des tribus pour fabriquer un attrapeur de rêve dont la forme et le tissage rappelerait celui de la toile de l’araignée.

Une autre légende huronne dit qu’un homme avait pour tâche de veiller sur ses frères et sœurs.  Il partit donc à la recherche de nourriture mais ne trouva rien.  Dépité, il rentra dans une grotte où il a fait la rencontre d’un esprit maléfique et d’une bête à l’aspect effrayant.  Apeuré, il s’encouru et rentra chez lui mais désormais toutes ses nuits étaient hantées par des mauvais rêves.  Un jour qu’il alla dans la forêt, il s’endormit sous un arbre sans faire le moindre cauchemar.  En se levant, il aperçut une toile d’araignée juste au-dessus et en conclut que c’était grâce à elle qu’il n’avait plus fait de mauvais rêve.  Depuis ce jour, il alla toujours dormi près d’une toile d’araignée et ses nuits furent paisibles.  C’est ainsi que la tribu commença à faire des toiles similaires à celles des araignées afin de capter les rêves la nuit.

La plume

Chez les Amérindiens, les plumes, symboles de paix et de liberté d’esprit, ont une véritable signification sacrée dont elles sont l’essence-même.  Elles représentent un cadeau provenant du Grand Esprit et de l’oiseau-même qui, en leur offrant une partie de lui-même, leur transmet également son savoir.

Les Amérindiens leur reconnaissent des propriétés médicinales et curatives.  C’est pour cette raison qu’ils les utilisent lors des rituels de purification et de guérison afin de disperser les énergies néfastes et d’attirer les énergies bénéfiques dans le corps du malade.

La plume d’aigle est donc assez souvent utilisée de par le fait que cet animal est considéré comme étant proche du Créateur et symbolise la bravoure et la sagesse.  Elles ont donc comme propriétés de mener les pensées et prières vers le Grand Esprit.

De nombreux peuples autochtones utilisent des coiffes en plumes et pour lesquelles chacun a son propre modèle fabriqué selon une technique qui lui est propre.  Ce n’est toutefois pas un ornement « gratuit ».  En effet, chaque plume d’aigle portée par un guerrier symbolise un acte de bravoure ou un exploit, elle se mérite donc.  Recevoir une plume d’aigle, c’est recevoir en cadeau la plus grande distinction honorifique en même temps qu’une partie de l’essence de l’aigle.

Ces plumes sont à elles seules un langage, le « langage des plumes » : leur nombre, leur position, leur couleur, leur sorte…  tout a une signification.  Elles sont taillées, encochées, peintes selon les exploits réalisés par le guerrier qui les reçoit.  Par exemple un guerrier qui réussit quatre coups comptés (un coup compté consiste à toucher l’ennemi sans être soi-même touché), reçoit une plume dentelée.  Lorsque le guerrier tue un ennemie, il reçoit une plume avec un point rouge.  Lorsqu’un guerrier est blessé en combattant un ennemi valeureusement, il reçoit une plume rouge, …

Le calumet

Le calumet, commun à toutes les nations amérindiennes essentiellement des plaines, fait partie de la médecin sacrée.  Sa fumée, en s’élevant vers le ciel, permet de communiquer avec le Grand Esprit Wakan-Tanka ou Tunkashila appelé respectueusement « grand père ».

Contrairement à ce que nous pensons, le calumet ne sert pas qu’à conclure la paix entre les peuple.  En effet, il accompagne tous les gestes importants de la vie des Amérindiens.

Chaque partie du calumet a une signification bien précise :

  • Le foyer ou fourneau représente tout aspect féminin. Fabriqué en terre cuite ou en os mais plus généralement dans une pierre venant d’un lieu sacré.  Ses formes sculptées et très élaborées peuvent être diverses et d’une extrême beauté comme des animaux, des personnages ou carrément des scènes de vie.
  • La tige représente tout aspect masculin.

L’assemblage de ces deux parties, symbolise l’union, la création et la fertilité.  Il ne se fait que lorsqu’il va être être utilisé.  En d’autres temps, les deux parties restent séparées.

Lorsqu’on le prépare pour le fumer, chaque pincée de tabac qu’on y insère est bénie en honorant les Esprits-Formes à savoir la Mère-Terre, le Père-le-Ciel, Grand-Père-Soleil, Grand-Mère-Lune, les 4 points cardinaux, les arbres, les minéraux, les insectes, les oiseaux, les poissons, tous les animaux, les étoiles, les quatre éléments appelées aussi Esprits-Chefs et enfin tous les êtres humains.  Il est donc très important de bien fumer la totalité du tabac pour honorer tous ces Esprits-Formes car le feu, symbolisant la flamme éternelle, doit libérer chacun des esprits. Par ailleurs, si les Amérindiens n’inhalent pas la fumée dans le corps, les esprits de leurs relations et leurs ancêtres ne peuvent pas entrer en communion avec eux.

Chaque bouffée a sa signification :

  • La première se pratique en pensant à leurs ancêtres ;
  • La deuxième est pour eux-mêmes et leurs proches ;
  • La troisième pour tous ceux qu’ils aiment ;
  • La dernière pour tous les êtres vivants de la terre.

Le calumet est précieusement gardé par un « Pipe Holder ».  Ce « Pipe Holder » est un gardien de la tradition sacrée, choisi pour sa grande sagesse après un long travail de préparation, de visions et de rêves.  C’était donc un grand honneur que d’être gardien du calumet, objet sacré respecté par tout Amérindien.

La main

Beaucoup de choses passent par la main…  la main qui nourrit, la main qui soigne, la main qui rassure, la main qui défend…  mais en premier lieu, elle est un langage pour les Indiens des plaines.

En effet, chaque tribu ayant sa langue, ses traditions, son organisation sociale, il était important de trouver un moyen de communication commun entre elles qu’elles puissent utiliser lors de leurs échanges « commerciaux ».  La langue des signes s’est donc imposée pour sa facilité d’utilisation.

Chaque tribu a son signe distinctif qui lui permet de se présenter.  Mais avant que toute présentation ne commence, un premier signe était effectué, signifiant « Indien » et qui consiste à se frotter deux fois la main d’avant en arrière.  Ensuite les présentations peuvent commencer.  Et après les présentations, les discussions peuvent démarrer.

Un signe de la main imite l’objet dont l’indien veut parler.

Les peintures sur le corps

« Montre moi comme tu peins et je te dirais d'où tu viens et qui tu es ».

Chez les Amérindiens, la peinture sur le visage et le corps relèvent d’un rite solennel au même titre que les chants ou les danses.  Elle permet à la fois une communication sociale - comme la plume - et une liberté d’expression individuelle.  C’est dire donc s’ils y dédient beaucoup de temps et de soins.

Cet art vient des ancêtres qui utilisaient ce moyen d’expression pour impressionner leurs ennemis avec des peintures de guerre, affirmer leur identité, montrer leur appartenance à une tribu ou encore simplement se camoufler dans la nature pour chasser.  L’application sur la peau de couleurs préparées par eux-mêmes est restée une tradition bien ancrée.

Les nuances et les symboles utilisés permettent de changer d’identité ou de définir une position rituelle.  Chaque tribu a ses représentations spécifiques pour s’identifier.  Les couleurs de chaque signe corporel et les motifs doivent être lus comme de véritables messages et renseignent ainsi sur les sentiments, les intentions, l’histoire passée ou à venir de celui qui les porte.  Chaque occasion est prétexte à se peindre le corps et possède ses propres signes : cérémonies culturelles, chasse, guerre, réunions du Conseil, danses rituelles ou récréatives, …

Traditionnellement, les femmes sont interdites de porter des peintures.  La principale raison étant qu’elles ne sont pas guerrières et n’ont donc pas besoin d’en porter.  Mais des exceptions sont faites pour certaines cérémonies.

Les couleurs sont fabriquées à partir de matières végétales, minérales ou animales comme les fruits, les feuilles, le sang animal, la craie, le charbon de bois, l’argile, … .  On retrouve plus communément le rouge, le noir et le blanc et plus rarement le brun ou l’ocre.


Sources

Previous Article 2. Le respect de la nature
Next Article 4. L’esprit
Print
856 Evaluez cet article:
5.0

Name:
Email:
Subject:
Message:
x