Menu

1. La confrontation blancs - indiens
L'Enfant des Etoiles

1. La confrontation blancs - indiens

AVANT-PROPOS

Je commencerai tout d’abord par un avertissement destiné à éveiller votre sens critique. Les illustrations placées tout au long de ce contenu ont été réalisées soit après que les événements se soient déroulés, soit par des blancs qui avaient une vision déterminée des « sauvages » d’Amérique. Elles n’ont donc que pour but d’illustrer le propos, mais ne reflètent en rien la véracité des faits. Sans doute parmi vous, certains ont déjà entendu l’expression : « l’homme est un loup pour l’homme ». L’histoire est émaillée de fait qui montre que l’homme est capable du pire vis-à-vis de ses congénères. Avant d’aborder la thématique qui nous occupe, il vous faut faire fi de cette espèce d’amnésie collective qui laisserait à penser que les premières expressions de la barbarie humaine sont apparues dans les années 1933 et suivantes sous la houlette des nazis. Toute proportion gardée, vous verrez tout au long du déroulé ci-dessous que des notions telles que déportation, privation de nourriture, travail forcé par le biais de l’esclavage, considération de sous hommes (ne pouvant avoir la propriété de terre ou le droit de voter), massacre, arrestation, emprisonnement sans jugement et exécution de masse n’ont pas été inventées par les nazis. Vous verrez que les nations coloniales (Portugal, Espagne, Angleterre, Pays-Bas et France) et plus tard les nations indépendantes (États-Unis et Canada) qui au sortir de la seconde guerre mondiale s’érigeront en défenseur de la morale humaine ont fait la même chose plusieurs années plus tôt avec les amérindiens au nom d’une prétendue « civilisation ».

 

INTRODUCTION

En 1492, Christophe Colomb découvre l’Amérique, pour les amérindiens d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, la catastrophe commence. En Amérique du Nord, ils attendront 1534 et Jacques Cartier pour voir les hommes qui vont causer leur perte débarquer. D’autant plus que quelques temps plus tard, c’est Grenville qui débarque en Virginie. Les blancs ne sont pas vu au départ comme des ennemis, en témoigne l’épisode à l’origine de Thanksgiving, mais progressivement leur nombre croissant et les exactions commises vont complétement changer la vision des amérindiens.

  • Il y a d’abord des expéditions punitives contre les populations autochtones. Parmi les pseudo-motifs qui justifient celles-ci, nous pouvons citer :
    • La disparition d’objets chers aux blancs et dont le vol est imputé aux amérindiens.
    • L’hébergements par les amérindiens d’esclave noir
  • Il y a ensuite le lancement du commerce d’esclaves amérindiens échangés contre des esclaves noirs. Ainsi en 1638 à la suite du traité de Hartford marquant la fin de la guerre des pequots, les survivants sont vendus comme esclave. C’est dans le but de faciliter ce commerce, notamment vers les Antilles, qu’est fondée en 1670 la ville de Charleston.
  • Les amérindiens sont utilisés comme chair à canon au grès des guerres entre anglais et français, puis entre anglais et américains. - Les amérindiens sont confrontés à différentes sortes de maladies véhiculées par les blancs. C’est notamment à cette époque qu’une des premières guerres bactériologiques sera menée contre les amérindiens. Un général ne va effectivement pas hésiter à faire distribuer des couvertures contaminées à la variole aux amérindiens qu’il affrontait.
  • Les expulsions de territoires à marche forcée vers des réserves

En parallèle, la paranoïa des blancs vis-à-vis des amérindiens augmente. Suite à quoi en 1636 est créée la milice du Massassuchets (ancêtre de la garde nationale aux USA) Jusqu’à l’indépendance des États-Unis, les colons, ainsi que les armées françaises et anglaises n’auront de cesse de s’opposer aux amérindiens. Néanmoins, puisque des faits valent mieux que de longs discours, je vous propose de suivre le déroulé ci-dessous qui concerne essentiellement l’Amérique du Nord. Avant que les blancs ne viennent mettre leur grain de sel en déplaçant des tribus, voilà ci-dessous sur la carte à quoi ressemblait la répartition des différentes tribus.

 

LES DÉBUTS 

En 1534, Jacques Cartier part de Saint-Malo avec deux petits bâtiments, il découvre le Canada et le Labrador. Par la suite, il reconnaîtra les côtes de Terre-Neuve, de l’île du Prince-Édouard et du Nouveau-Brunswick, avant d’explorer le Saint-Laurent de débarquer à Gaspé. C’est à cette occasion qu’ il plante une croix et prend possession du territoire au nom du roi de France sous les protestations du chef amérindien de Stadaconé.

Peinture dans la cathédrale de Gaspé montrant l'arrivée de Jacques Cartier à Gaspé en 1534.

Peinture dans la cathédrale de Gaspé montrant l'arrivée de Jacques Cartier à Gaspé en 1534.


Il est suivi par Grenville, qui en 1585 avec ses sept navires, accostent à Roanoke pour organiser la colonisation de la Virginie pour l’Angleterre. Les amérindiens sont hospitaliers, mais à la suite d’un vol, Grenville pille et incendie leur village.

En 1603, Samuel de Champlain prend possession de Terre-Neuve et de l’Acadie. C’est le début de la colonisation française en Amérique du Nord, Terre-Neuve, Nouvelle-Écosse et Nouvelle-France.

En 1606, le roi d’Angleterre donne la concession d’une partie de la côte américaine aux deux compagnies Londres et Plymouth.

En 1609, Samuel de Champlain et ses hommes affrontent les Iroquois à Crown Point. Champlain utilise l’arquebuse, ce qui laisse ceux-ci terrifiés.

En 1610, une flotte anglaise arrive en Virginie avec du ravitaillement et de nouveaux colons qui réoccupe Jamestown. La même année, une guerre oppose les Powhatans aux Anglais. Les colons attaquent un village amérindien. Alors que les habitants de Jamestown sont victimes de famine durant l’hiver, certains d’entre eux trouvent refuge auprès du chef amérindien Powhatan. Lorsque l’été revient, le gouverneur de la colonie, Thomas Gates, demande à Powhatan de restituer les fugitifs. Devant son refus, un groupe de soldats attaque un village, tuent une quinzaine d’amérindiens, brûlent les habitations et saccagent les cultures de maïs. Ils se saisissent de la reine de la tribu et de ses enfants, puis les massacrent.

En 1614, Pocahontas, une princesse amérindienne nord-américaine épouse un colon anglais de Virginie, John Rolfe.

En 1615, Samuel de Champlain et ses alliés Hurons se battent contre les Iroquois.

En 1616, une épidémie de variole décime la population amérindienne en Nouvelle-Angleterre.

En 1618, Louis XIII marque son accord sur la proposition de Samuel de Champlain d’évangéliser les « indigènes » du Québec.

En 1620, les Pilgrim Fathers débarquent du Mayflower à Cap Cod et fondent la colonie de Plymouth, première ville du Massachusetts. L’année suivante, ils seront sauvés de la famine par le chef Massasoit. C’est l’origine de Thanksgiving.
En 1622, les Algonquins massacrent 347 colons à Jamestown Les survivants répliquent de façon impitoyable.

En 1623, une colonie est fondée à l’emplacement de Portsmouth.

En 1624, la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales envoie des colons vers la Nouvelle-Néerlande. Ils remontent l’Hudson et fondent Fort Orange près d’Albany. Des colons s’installent à Manhattan l’année suivante. Les colons vont d’abord s’installer sur l’île de Manhattan. Par la suite, la ville de Nouvelle Amsterdam que l’on connaît actuellement sous le nom de New York commence à se développer.

Gezicht op Nieuw Amsterdam par Johannes Vingboons (1664), une représentation de la Nouvelle-Amsterdam dressée en 1664, année de la conquête anglaise menée par le colonel Richard Nicolls.

Gezicht op Nieuw Amsterdam par Johannes Vingboons (1664), une représentation de la Nouvelle-Amsterdam dressée en 1664, année de la conquête anglaise menée par le colonel Richard Nicolls.

Gezicht op Nieuw Amsterdam par Johannes Vingboons (1664), une représentation de la Nouvelle-Amsterdam dressée en 1664, année de la conquête anglaise menée par le colonel Richard Nicolls.

 

En 1630, la colonisation débute dans la baie du Massachusetts par la compagnie anglaise du même nom. John Winthrop justifie son occupation des territoires amérindiens par le fait que la terre est juridiquement « vacante ». Il prétexte que les amérindiens n’ont pas « soumis » la terre (agriculture, …), et en conséquence n’ont qu’un droit « naturel » sur elle et non un droit « réel ».

Pequot War, Librairie du Congrès.

Pequot War, Librairie du Congrès.


En 1636, le négociant John Oldham est tué par les amérindiens à Block Island. La même année, John Stone, fauteur de trouble et kidnappeur d’amérindien est tué par les Pequots. Suite à ces deux meurtres, une expédition punitive quitte Boston pour attaquer les amérindiens Narragansett que les colons prennent pour des Pequots. Les Anglais investissent des villages désertés et détruisant les récoltes. Dans le prolongement de ses événements, la milice du Massachusetts, à l’origine de la Garde nationale des États-Unis, est créée.

Le conflit commencé un an plus tôt continue tout au long de l’année 1637. Le capitaine John Mason attaque un village Pequot sur la Mystic River, faisant plus de six cent victimes. Cette Guerre aboutira à l’extermination presque totale de la tribu Pequot. C’est à l’occasion de cette guerre que les Anglais initient une nouvelle technique de combat. Ils évitent l’engagement, massacrent les populations civiles et offrent une prime pour tout scalp d’amérindien tué qui leur est remis.

La première cargaison d’esclaves de la Barbade arrive à Boston en 1638. Il sont échangés contre des esclaves amérindiens. La même année, le traité d’Hartford marque la fin de la guerre avec les Pequots. Les survivants sont vendus comme esclave. Les autorités interdisent la langue et l’emploi du terme Pequot.

En 1641, les français et les Iroquois s’affrontent. Pendant vingt-cinq ans, la guerre sera émaillée de nombreux traités de paix.

En 1643, les colons Hollandais massacrent quatre-vingt amérindiens pacifiques réfugiés à Pavonia, en Nouvelle-Néerlande, après une attaque des Mohawks. Cela marque le début de la Guerre de Kieft qui voit l’insurrection générale de onze tribus amérindiennes contre les colons entre 1643 et 1645. Pendant ce temps, les Iroquois continuent leur guerre d’embuscades. Tandis que de leur côté, les Naragansetts débutent les hostilités contre les Anglais.

En 1644, la Virginie est victime de nombreuses attaques amérindiennes.

En 1645 au Canada, les colons français et les Agniers (Iroquois) commencent une période de paix qui durera en tout et pour tout un an.

En 1646, après la capture de leur chef, les Powhatans signe la paix avec les Anglais. Dans le même temps, à Québec, les hostilités avec les Agniers reprennent. Ceux-ci reprochent aux européens de tuer leur communautés avec des microbes.

En 1660 a lieu à Québec la bataille de Long Sault entre les Iroquois et les Français

En 1662 débute une guerre entre les Hollandais et les Delaware

En 1667, un nouveau traité de paix est signé entre la France et les Iroquois.

En 1670, les Anglais fondent Charleston (Charles Town) dans le but de débuter la vente d’esclave Amérindiens.

En 1675, la « Guerre du roi Philippe » débute. Les Wampanoags brûlent Swansea. Tandis que les Nipmucks et les Narragansets rejoignent la révolte. De leur côté, les Mohawks refusent de la rejoindre.

C’est à cette époque qu’une compagnie de colons anglais et d’amérindiens alliés dirigée par le capitaine Pierce est décimée dans une embuscade sur les rives de la Blackstone River par les Narragansett. Trois jours plus tard, les Narragansett attaquent et incendient Providence.

La même année, un raid victorieux des amérindiens contre les colons anglais a lieu à Sudbury.

Face à la « menace » amérindienne, les colons réagissent de façon disproportionnée. Ainsi suite à une échauffourée entre des colons et des Susquehannocks, Nathaniel Bacon massacre les Ocaneechees. La même année, face à la menace que représente les Doegs , les milices de Nathaniel Bacon massacrent les Pamunkeys, considérés comme inoffensifs

En 1676 les Narangasetts sont vaincus, et leur chef est tué. La même année, la mort du chef des amérindiens Wampanoag dit le roi Philip met fin à la guerre. Pendant la durée de celle-ci, trois mil amérindiens sont massacrés. A la fin du conflit, les colons européens ont le contrôle de la côte nord-américaine.

En 1680, les amérindiens Pueblos prennent Santa Fe et massacre de nombreux colons espagnols. Néanmoins, les pueblos n’en profiteront pas. Les divisions internes qui les agitèrent permirent aux espagnols de récupérer leur colonie en 1692.

En 1683, William Penn signe le traité de paix de Shackamaxon avec les amérindiens du Delaware.

En 1687, Denonville et ses hommes ravagent le pays des Tsonnontouans, pour empêcher les Iroquois et les Anglais d’enlever aux Français le contrôle du commerce des fourrures.

Les français par la suite repousseront un raid Iroquois contre le fort Chambly et en 1689, les Iroquois massacrent nonante-sept canadiens à Lachine. La même année, l’alliance entre les Anglais et les Iroquois contre la France marque le début de la Première Guerre intercontinentale en Nouvelle-France, ou guerre franco-iroquoise dans le cadre de guerre de la Ligue d’Augsbourg. Elle se termine en 1697 avec le traité de Ryswick.

En 1690, les Français et leurs alliés amérindiens venus de Montréal attaquent Colaer dans la province de New York. Ils brûlent la ville et massacrent la population.

En 1693, une expédition française part de Montréal attaque et détruit des villages Iroquois. Les français sont attaqués par les Anglais.

En 1696, les français détruisent un village Iroquois et ravagent toutes les récoltes de ses habitants, près d’Oswego.

En 1699, les colons du Massachusetts et les Wabanaki signe le traité de paix de Mare point.

En 1701, les Français et les Iroquois signe un traité de paix.

Bataille de Denain, 24 juillet 1712, Jean Alaux, 1839

Bataille de Denain, 24 juillet 1712, Jean Alaux, 1839


En 1702, l’Angleterre et les Pays-Bas déclarent officiellement la guerre à la France et à l’Espagne dans le cadre de la Guerre de Succession d’Espagne. Les hostilités ont lieu sur les deux théâtre d’opération que sont l’Amérique et l’Europe. En Amérique, elles ont lieu entre colons français et anglais en Acadie, puis entre colons anglais de Caroline et espagnol de Floride.

En 1704, les français et leur alliés amérindiens attaquent Deerfield.

En 1708, une révolte d’esclaves à Long Island donne lieu à l’exécution d’amérindiens. Dans la même année, les français saccagent Haverhill

En 1711, les anglais entament une guerre des Tuscaroras contre des amérindiens qui protégeaient les esclaves fugitifs.

En 1712, une nouvelle révolte d’esclaves dans la colonie de New York mènent à des incendies de la ville et à l’exécution des esclaves. Dans le même temps, à Fort Hancock, les Tuscaroras doivent accepter une paix humiliante. La guerre reprend un peu plus tard.

Cette même année, les Fox, nation amérindienne de l’ouest du lac Michigan, tentent de s’emparer du poste de Détroit près duquel ils se sont récemment établis. Les Outaouais et les Illinois prêtent main-forte aux français qui battent les Fox.

En 1713, fin de la guerre de Tuscarora avec la reddition du Fort Neoheroka. Mil amérindiens sont capturés et réduits en esclavage, alors que mil quatre cent sont morts pendant le conflit.

La même année, le traité de l’asiento marque un accord entre le Royaume-Uni et l’Espagne au sujet du commerce d’esclave.

En 1715 est déclenchée la guerre des Yamasees en Caroline du Sud par des amérindiens qui refusaient d’être réduis en esclavage.

En 1716, les Français commandés par Louvigny attaquent les Fox dans le Wisconsin et obtiennent leur capitulation.

En 1731, en Louisiane les Natchez signent leur reddition à Sicily Island. Cent soixante d’entre eux sont vendus comme esclaves et déportés à Saint-Domingue.

En 1735, une expédition franco-amérindienne attaque les Fox et les Sauks dans leur fort de la rivière des Moines (Iowa actuel). Après quelques escarmouches, un traité est conclu.

En 1736, les Français et les Chickasaws s’opposent lors de la bataille d’Ackia dans le Mississippi.

En 1740, les français et leurs alliés attaquent les Chickasaws près de l’actuelle ville de Memphis. Les belligérants signent la paix par la suite.

En 1753 à New York, les Mohawks rompent la paix avec les colons blancs. Une escroquerie permet de voler cent trente mil hectares de terres aux Mohawks dans l’État de New York.

En 1754 a lieu la bataille de Jumonville Glen entre les Français et les Anglais. Les tribus amérindiennes se rangent aux côtés des français qui n’occupent pas les terres amérindiennes au contraire des Britanniques. La même année, les prémisses de la guerre de sept ans qui occupera l’Europe entre 1756 et 1763 et qui verra l’avènement d’une nouvelle puissance européenne, la Prusse de Frédéric II frappe l’Amérique du Nord.

Dans le cadre de ce conflit en 1757, Montcalm, allié aux Amérindiens, prend Fort William Henry, sur le Lac George.

La rébellion de Pontiac commence en 1763. Les Ojibwés s’emparent de Fort Michilimakinac. Celle-ci oppose l’Empire britannique à une confédération de tribus amérindiennes de la région des Grands Lacs, du Pays des Illinois et de la Vallée de l’Ohio entre 1763 et 1766. Ce conflit trouve sa cause dans le fait que les Britanniques après avoir battu les français avaient mis en place des politiques désavantageuses. Les Amérindiens ne parvinrent pas à chasser les Britanniques, mais ils déclenchèrent un électrochoc qui poussa le gouvernement britannique à modifier les politiques à l’origine du conflit.

The Battle of Bushy Run by CW Jeffreys, Canadian Military Heritage, Department of Defense.

The Battle of Bushy Run by CW Jeffreys, Canadian Military Heritage, Department of Defense.



Le conflit fut émaillé pour Pontiac par la victoire de Bloody Run, la défaite de Bushy Run et la victoire de Devil’s Hole, près des chutes du Niagara. En 1764, un traité de paix est signé entre les Britanniques, les Shawnee, les Sénécas et les Lenapes. Il faudra attendre toutefois 1766 pour que Pontiac signe la paix avec les Britanniques à Oswego et mette fin au conflit. Il sera assassiné en 1769

Le 5 novembre 1768, dans le cadre du traité de Fort Stanwix ou des six Nations, les Iroquois cèdent la vallée de l’Ohio aux britanniques.

En 1774, les Shawnees tentent de se débarrasser des colons britanniques. Cela entraine en représailles le massacre de Mingos. Lord Dunmore aide les colons dans leur répression. A cette occasion des villages Mingos sont détruits et un fort est construit. Peu de temps après, les Britanniques battent les Shawnees à Point Pleasant. Le général Amherst se lance dans une guerre bactériologique en faisant distribuer des couvertures infectées de variole. Plusieurs milliers de Delaware sont contaminés et répandent la « petite vérole » à d’autres nations amérindiennes. Suite à cela, la paix leur est imposée et des miliciens profitent des négociations pour détruire plusieurs villages Shawnees.

 

L’INDÉPENDANCE

De 1775 à 1783 a lieu la guerre d’indépendance des États-Unis, l’occasion pour les nations amérindiennes de s’opposer en fonction de leurs alliances aux britanniques ou aux américains.

En 1778, débutent les guerres amérindiennes qui voient s’opposer les colons puis le gouvernement américain aux peuples amérindiens du Nord de 1778 à 1890. Afin d’avoir un ordre d’idée de l’influence des différents conflits sur la population amérindienne, il faut garder à l’esprit qu’elle entre neuf et onze millions et demi à la fin du XVe siècle (équivalent à la population actuelle de la Belgique). En 1890, à la fin de tous les conflits, ils ne sont plus que deux cent cinquante mil. Cette hécatombe est due aux épidémies, aux famines, provoquées par les déportations et la chasse intensive du bison, ainsi qu’aux différentes guerres et massacres qui ont jalonnés l’histoire.

Cette même année, les États-Unis signent leur premier traité avec les Delaware.

En 1783, les amérindiens de Churchill au Canada sont décimés par la variole et la famine. Profitant de cette occasion, les colons Canadiens pénètre dans la patrie des Chippewas entrainant une lutte intense.

En 1779, George Washington ordonne que les territoires des Iroquois, alliés aux Britanniques, soient conquis et dévastés.

En 1784, les Shawnees cèdent toutes leurs terres à l’Est et au Sud de l’Ohio à l’occasion du deuxième traité de Fort Stanwix.

En 1787, l’Ordonnance du Nord-Ouest ouvre la colonisation des Territoires du Nord-Ouest, entre Appalaches, Grands Lacs, Mississippi et Tennessee.

En 1789, la Constitution américaine réaffirme les principes énoncés dans la Northwest Ordinance.

À la suite de cette ordonnance, les colons ont commencé à avancer de plus en plus sur le territoires des tribus Shawnees, Outaouais et Miamis. Les trois tribus s’unissent pour combattre les blancs entre 1790 et 1795. En 1790, les Miamis infligent une défaite aux troupes américaines sur la rivière Miami. En 1791, à l’occasion de la bataille de la Wabash, les amérindiens infligent une nouvelle défaite aux américains. En 1794, lors de la bataille de Fallen Timbers, la victoire change de camps. Cela permettra par la suite aux colons de s’installer toujours plus à l’Ouest.
En 1795, à l’issue du conflit, est signé le traité de Greenville. Little Turtle, chef des Miamis et dix autres nations amérindiennes cèdent leurs droits sur l’Ohio et l’Indiana. Toutefois, Tecumseh, un chef Shawnee, et son frère Tenskwatawa refusent de signer ce traité. Ils décident de résister à l’expansion des blancs vers l’Ouest.

En 1800, il y avait environ septante-cinq millions de bisons dans les Grandes Plaines constituant la première ressource des Sioux, Pieds Noirs, et d’autres tribus. Le tourisme et l’approvisionnement des ouvriers du chemin de fer va amener ce chiffre à huit cent en 1890.

En 1803, Napoléon Bonaparte vend la Louisiane aux Américains.

En 1804, le Congrès autorise le président à négocier avec les tribus pour échanger leurs territoires contre des réserves.

En 1806 commence la déportation d’amérindiens. Entre 1806 et 1830, à l’occasion de différents traités, cinquante tribus sont déportées.

En 1809, le deuxième traité de Fort Wayne permet aux États-Unis d’obtenir des terres abandonnées par les Delawares, Shawnees, Potawatomis, Miamis, Eel River, Weeas, Kickapoos, Piankashaws, et Kaskas.

En 1810, des colons massacrent des femmes et des enfants Cherokees à proximité des Chutes d’Ywahoo.

En 1811, le général Harrison inflige une défaite aux Shawnees de Tenskwatawa, frère de Tecumseh à la bataille de Tippecanoe. A la suite de quoi, il pille la ville amérindienne de Prophet’s town abandonnée par les amérindiens, faute de munitions.

Battle of Tippecanoe. 19th century depiction of the battle by Alonzo Chappel. Original painting is part of the Alonzo Chappel Collection held by the Smithsonian Institute in 2009

Battle of Tippecanoe. 19th century depiction of the battle by Alonzo Chappel. Original painting is part of the Alonzo Chappel Collection held by the Smithsonian Institute in 2009



En 1812, Tecumseh, chef des Shawnees qui s’est allié aux Britanniques tend une embuscade aux américains à Brownstown. S’en suit le prise de Fort Détroit et la victoire à la bataille de la Maumee River en 1813. Toutefois, lors de la bataille de la Thames River, Tecumseh est tué.

En 1814, Andrew Jackson bat les Creek à la bataille d’Horseshoe Bend. C’est à la suite de cette victoire qu’Andrew Jackson négocie neuf des onze traités qui font abandonner petit à petit leurs terres aux Cinq tribus dites civilisées (Cherokees, Chickasaws, Choctaws, Séminoles et Creeks) Elles étaient nommées de la sorte de par le fait qu’elles étaient sédentaires et pratiquaient l’agriculture. Cela engendre un mouvement de migration volontaire entre 1814 et 1824.

En 1815, des Shawnees émigrent vers le Texas. En 1839, à l’occasion de l’indépendance de celui-ci, ils seront expulsés vers l’Oklahoma.

En 1816, le fort Séminole d’Apalachicola est rasé par les Américains.

En 1817, les Shawnees perdent de nouveau des terres en Ohio, en signant le Traité de Fort Meigs. Celui-ci qui prévoyait la cession de leurs terres restantes en échange de trois réserves.

La même année, Andrew Jackson envahit la Floride. En 1818, il prend Saint-Mark, puis Pensacola. Cela amène l’Espagne à céder la Floride aux États-Unis en 1819 à l’occasion du traité d’Adams-Onís.

En 1821, Sequoyah crée l’alphabet Cherokee. La culture Cherokee était très avancée. Cette invention témoigne de l’avancement de leur culture, qui établit rapidement des écoles au début du XIXe siècle, ouvertes aux garçons et aux filles. En plus, ils accueillaient les esclaves échappés des plantations, bien qu’ils pratiquent eux-mêmes une forme d’esclavage.

En 1824, le Bureau des affaires indiennes est créé et dépend directement du ministère de la guerre.

En 1825, après le Traité de Saint-Louis, des Shawnees du Missouri sont déportés au Kansas. En 1833, la bande de Black Bob résiste et s’établit près des Shawnees dans le Kansas.

En 1827, les Cherokees constituent un gouvernement, adoptent une constitution et se déclarent indépendants. La Cour suprême des États-Unis reconnaît ce gouvernement mais déclare les Cherokees sous tutelle.

De 1828 à 1834, les Cherokees publie leur propre journal bilingue anglais-cherokee, le Cherokee Phoenix.

La même année, leurs terres sont confisquées par l’état de Géorgie. Elles sont distribuées aux colons. Les amérindiens ne peuvent ni témoigner en justice, ni s’exprimer publiquement contre l’immigration.

En 1829, John Ross, chef Cherokee élu, proteste officiellement à Washington contre ces mesures. En guise de réponse, Andrew Jackson lui répond que les Cherokees doivent émigrer à l’ouest du Mississippi.

En 1830, l’Indian Removal Act permet de déporter les amérindiens vivant à l’Est du Mississippi vers l’Ouest, afin d’exploiter l’or et d’installer les migrants venus d’Europe. Bien que cette loi est déclarée anticonstitutionnelle par la Cour suprême et qu’elle entraîne des guerres avec les Cherokees jusqu’en 1838, elle permettra la déportation de cent mil amérindiens jusqu’en 1850.

En 1831, la Cour suprême décide que la nation Cherokee n’est ni une nation souveraine, ni une nation étrangère résidant au sein des États-Unis.

En 1832, le ministère de la guerre désigne un commissaire aux affaires amérindiennes. La même année, la Cour Suprême décide que les lois de Géorgie ne peuvent s’appliquer aux Cherokees, et que le gouvernement fédéral a obligation de faire respecter les traités conclus avec la nation Cherokee. Malgré cet arrêt, le président Andrew Jackson n’appliquera jamais la décision.

En 1832, les Sauk et les Fox s’allient pour quitter les territoires attribués par les américains et tentent de récupérer leurs terres ancestrales. A la bataille de Stillman’s Run, Black Hawk met en fuite les Tuniques bleues. Menacés par la famine, les Sauk tentent de repasser le Mississippi, mais ils sont accueillis par les hommes du général James Henry. Ce qui donne la bataille des Wisconsin Height.
Alors qu’ils passent le Mississipi, les amérindiens sont pris sous le feu d’un navire de guerre qui continue à tirer malgré leur reddition.

Par la suite, Black Hawk et les Sauk sont attaqués par les américains qui massacrent sans discernement guerriers, femmes et enfants à Bad Axe River. Certains survivants qui ont réussi à traverser le Mississippi sont tués ou capturés par les Sioux.

En 1835, le traité de New Echota est signé. Celui-ci est signé pour l’ensemble de la nation Cherokee par des représentants non élus de celle-ci. Le Congrès ratifie le traité l’année suivante, malgré les protestations de John Ross. Les quatre cent soixante-cinq Cherokees signataires partirent pour l’ouest en 1837.

"WHITE SETTLERS MASSACRED BY THE SEMINOLES: During the Seminole War of 1835-1836. From a woodcut in An Authentic Narrative of the Seminole War, Providence, 1836.", 1836, librairie du Congrès



Le gouvernement utilise le même stratagème pour faire signer le traité de Payne Landing à une minorité de Séminoles. En 1835, l’armée américaine est envoyée pour faire appliquer ce traité. Les Séminoles se révoltent et un conflit opposent ceux-ci à l’armée américaine. C’est dans ce cadre que la colonne du Major Drade est exterminée.

En 1836, le président de la Cour suprême décide que les nations souveraines amérindiennes deviennent des nations dépendantes de l’État fédéral.

En 1837, à la bataille du lac Okeechobee, les colonels Zachary Taylor et Richard Gentry font face aux amérindiens.

En 1838, alors qu’ils sont en négociation de paix deux chefs sont capturés et mit en prison où ils meurent. La même année, le général Winfried Scott rassemble les Cherokees dans trente et un forts. Ceux-ci sont juste autorisé à partir avec leurs seuls vêtements. Ils sont par la suite rassemblés dans dix camps au Tennessee et un en Alabama.

Les plus chanceux feront la route par voie fluviale et arriveront avant l’hiver, les autres parcourront mil sept cent cinquante kilomètres et resteront bloqués sur la rive du Mississipi tout l’hiver. L’exode forcé des Cherokees et par la suite des autres nations civilisées est passé à la postérité sous le nom de « Piste des Larmes ». En effet, les quatre autres Nations civilisées (Séminoles, Creeks, Choctaws et Chicahas) furent déportées de la même manière, et connurent aussi leur « piste des Larmes ». Ce nom vient des larmes de compassion versées par les Américains qui les voyaient passer devant eux. Il y eu toutefois quelques Cherokees qui réussirent à se cacher dans les montagnes et des Séminoles dans les marais des Everglades.

La piste des larmes Cherokee, peinture de Robert Lindneux

La piste des larmes Cherokee, peinture de Robert Lindneux



En 1848, le Bureau des affaires indiennes passe au ministère de l’Intérieur. La même année, de l’or est découvert en Californie. Les colons passent par la piste de l’Oregon, qui traverse les territoires amérindiens.

En 1851 est signé le premier traité de Fort Laramie par lequel les colons sont autoriser à traverser les territoires amérindiens, moyennant un droit de passage en nature et en argent.

Peu de temps après, la nation Sioux du Minnesota et les États-Unis signe le « traité de la Traverse de Sioux ». Ce traité avait pour objectif d’obtenir les riches terres agricoles qui se trouvaient dans le Minnesota. Les Sioux cèdent des terres allant de l’Iowa jusqu’à la frontière canadienne. Certaines tribus hésitèrent à céder leurs terres, mais ils cédèrent sous la menace d’une intervention militaire. Cela fait partie des facteurs, qui ajouté au fait que de plus en plus de blancs déferlent, que le gouvernement lorgne déjà d’autres terres ancestrale limitant les capacités de pêche et de chasse et qu’il est incapable de payer les rentes promises, vont mener à la révolte. Le mécontentement est tel que l’ensemble des tribus Sioux du Dakota mènera une guerre appelée « Guerre des Indiens des plaines » longue d’une durée de trente ans qui aboutira au massacre de Sand Creek, trois ans après la signature du Traité de Fort Wise.

La situation des amérindiens est loin de s’améliorer, en témoigne en 1854 l’épisode dit de « la vache du mormon ». Celui-ci prêterait à rire, si il n’avait pas eu une telle portée dramatique. En effet, une vache appartenant à un mormon, s’échappe et dévaste un camp des Sicangus. La réaction de ceux-ci est d’abattre la vache pour éviter de plus gros dégâts. Suite à cela, les soldats du fort voisin exigent que le responsable soit livré. Devant le refus du chef de la tribu, les soldats canonnent le village, avant d’être vaincus par une charge des guerriers Sicangus. En représailles, les soldats attaquent un autre village où ils tuent, mutilent et font prisonniers tous les occupants. Malgré que ceux-ci se soient rendus, ils restent prisonniers pendant deux ans.

Des accrochages ont lieu en 1855 entre les Américains et les Séminoles demeurés en Floride.

En 1858, le chef Jambes Arquées se rend avec ses quarante guerriers.

En 1857 a lieu la bataille de la Platte entre les américains et les Cheyennes.

En 1860, à la suite de différents accrochages au Nouveau-Mexique entre les Navajos et les troupes américaines, les Navajos se rendent à Kit Carson. Celui-ci fait détruire leurs biens et les déporte jusqu’en Arizona. Au bout de quatre ans de sous-nutrition, ils sont autorisés à revenir sur leurs terres.

La même année, après un hiver rigoureux, les six mil Païutes du Nevada décident d’attaquer les colons américains, jugés responsables de leur malheur pour avoir coupé trop d’arbres. C’est ainsi qu’ils s’attaquent au Pony Express, et mène de nombreux raids contre les colons nécessitant au final l’intervention de l’armée.

En 1862, les Sioux se révoltent. Ils finissent par être vaincus et perdent le Dakota et le Montana.

La même année, le Homestead Act accorde des hectares de terres à l’ouest du Mississippi à toute famille « non indienne » qui s’engage à les cultiver pendant cinq ans.

"East and West Shaking Hands at Laying Last Rail", Andrew J. Russel, 10 mai 1869, Yale Collection of Western Americana, Beinecke Rare Book and Manuscript Library, Yale University, New Haven, Connecticut.




Toujours en 1862, Abraham Lincoln signe le Pacific Railway Act. Celui-ci autorise la construction de la première ligne de chemin de fer transcontinentale. A cette occasion, des chasseurs tuent des millions de têtes de bisons pour nourrir les ouvriers.

Avec le début de la guerre de Sécession, les Sioux profite de la situation pour marquer leur mécontentement croissant en menant des raids, des pillages et mettant le feu à de nombreux bâtiments. L’armée finit par intervenir, ce qui donne plusieurs batailles comme celle de Birch Coulee, de Wood Lake et d’Apache Pass.
A la fin du conflit, les Sioux furent jugés dans des procès de masse qui arrivèrent à la même conclusion : la peine de mort. Cependant, Abraham Lincoln commua certaines en peine de prison.

En 1863, le colonel Connor massacre des Shoshones à Bear River.

The Seventh U.S. Cavalry charging into Black Kettle's village at daylight, November 27, 1868., Illus. in AP2.H32 1868 Case Y [P&P], 1868, Harper's weekly, v. 12, 1868 Dec. 19, p. 804.

The Seventh U.S. Cavalry charging into Black Kettle's village at daylight, November 27, 1868., Illus. in AP2.H32 1868 Case Y [P&P], 1868, Harper's weekly, v. 12, 1868 Dec. 19, p. 804.




En 1864, une expédition punitive attaque le village de Black Kettle et massacre tous ses occupants. Celui-ci est connu sous le nom de massacre de Sand Creek. Au lieu de calmer la révolte des Sioux, la nouvelle de ce massacre va intensifier la révolte. A tel point que l’armée va devoir diviser ses forces pour pouvoir protéger la piste de l’Oregon. Cela débouche notamment sur la bataille de Platte Bridge où des Cheyennes et des Sioux qui se sont alliés vont massacrer un détachement de soldats près de Platte Bridge. Par la suite, trois détachements de l’armée devront rebrousser chemin vers Salt Lake City. Les hostilités continuent en 1866 avec l’attaque du Fort Kearny, le massacre Fetterman où les hommes du capitaine du même nom sont massacrés. La même année des négociation sont menée, mais les amérindiens en refusent les termes. Les autorités réagissent, par le biais du département de la guerre qui nomme un chef Sioux. Cet encadrement militaire, la répression, les combats sporadiques et la spoliation de leurs terres continuèrent. Cette pacification militaire aboutira en 1890 au massacre de Wounded Knee.

En 1867, l’expédition Hancock, à laquelle participe Custer brûlent des tipis en représailles d’exactions commises par les amérindiens. C’est à cette même époque que l’armée mieux organisée repousse les attaques amérindiennes. Tant et si bien qu’en 1868, les Sioux se remettent au tour de la table pour signer le second traité de Fort Laramie. Il prévoit la reconnaissance du territoire ancestral des Sioux, la distribution de vivres et de matériels, ainsi que la création d’une réserve. Les États-Unis renoncent à la piste Bozeman, au droit de traverser les Black Hills, et à se les approprier.

De leur côté, à l’occasion de la révision du traité de Fort-Bridger, les Shoshones se voient amputés de leur territoire. Elle est réduite à seize fois moins. Ils conservent cependant le droit de chasse sur leur territoire.

Peu de temps après, les Cheyennes et les homme de Custer s’affrontent lors de la bataille de Washita River. L’année suivante, la bataille de Summit Springs, voit s’opposer les Cheyennes et l’armée américaine.

En 1870, ce sont les Pieds Noirs qui sont massacrés à Marias River.
En 1871, à l’occasion de l’Indian Appropriation Act, le Congrès met fin à la validité des traités signés avec les tribus amérindiennes indépendantes, et ne reconnaît plus que les individus. Cependant, les trois cent septante et un traités signés depuis 1776 sont toujours reconnus. Mais les règlements adoptés dans les années suivantes les vident de toute substance.

En 1872, les Modocs qui vivent dans le Nord de la Californie et le Sud de l’Oregon mènent des raids contre le chemin de fer. Après une révolte matée par l’armée, les Modocs sont déportés.

En 1874, Custer annonce la découverte d’or dans les Black Hills. La ruée vers l’or provoquée entraîne des accrochages entre Sioux, Cheyennes et armée des États-Unis. C’est ainsi que survient la guerre de la rivière rouge et la bataille d’Adobe Walls. Celle-ci oppose les guerriers Comanches, Kiowas, Cheyennes et Arapahos à des chasseurs de bison. Cette bataille entraîna une grande campagne de l’armée commandée par William T. Sherman et Philip Sheridan. En 1875, affamés par la raréfaction du bison, les amérindiens se rendent. En 1876, dans la vallée de la Rosebud les hommes du général Crook affrontent les guerriers de Crazy Horse. La même année a lieu la bataille de Little Big Horn. Les hommes du lieutenant-colonel Custer sont tués par les Cheyennes et les Sioux.

An 1899 chromolithograph from the Werner Company of Akron, Ohio entitled Custer Massacre at Big Horn, Montana — June 25, 1876.

An 1899 chromolithograph from the Werner Company of Akron, Ohio entitled Custer Massacre at Big Horn, Montana — June 25, 1876.




Suite à cette bataille, le général Crook, poursuit les amérindiens victorieux à la bataille de Little Big Horn et les surprend dans leur campement. Ses deux mil soldats brûlent le campement, la contre-attaque des Sioux est repoussée sans mal.
En 1877, alors qu’il s’était rendu, Crazy Horse est assassiné. La même année les Nez-Percés signe un traité diminuant la surface de la réserve de nonante pourcent.
En 1878, les deux principaux chefs des Cheyennes réclament la libération de leur peuple, afin qu’il puissent retourner vers le nord. Ceux-ci se déplacent poursuivis par l’armée et se divisent en deux groupes. L’un d’entre eux est capturé, emprisonné et affamé. L’année suivante, ils s’évadent et rejoignent les autres Cheyennes dans le Montana. Grâce à leur détermination et à leur sacrifice, les Cheyennes du Nord ont gagné le droit de demeurer dans le Nord près des Black Hills. En 1884, par ordre de l’exécutif, une réserve destinée aux Cheyennes du Nord fut établie dans le Sud-Est du Montana. Cette réserve fut étendue en 1890.
En 1879, les apaches se révolte et attaquent les colons avant d’être décimé. En 1886, Geronimo, le dernier chef apache à résister à la déportation des siens dans une réserve se rend au général Miles.

En 1887, le General Allotment Act ou Dawes Severalty Act est voté par le Congrès. Celui-ci autorise le président à vendre les terres amérindiennes à des particuliers, en petites parcelles. Cette capacité est amplifiée par le Burke Act de 1906. L’objectif poursuivi est de détruire le caractère collectif des territoires amérindiens.
En 1889, les Païutes entre en révolte. Tandis qu’en exécution du General Allotment Act, le territoire des Cinq tribus civilisées (Cherokees, Séminoles, Creeks, Chickasaws et Choctaws) qui ont été déportés dans les années 1830, est ouvert aux colons.

En 1890, Sitting Bull est tué au cours de son arrestation préventive. Tandis que dans le même temps, deux cent cinquante Sioux sont massacrés à Wounded Knee .

Fosse commune après le massacre de Wounded Knee le 29 décembre 1890

Fosse commune après le massacre de Wounded Knee le 29 décembre 1890



Lors du recensement de 1896, les amérindiens ne sont plus que deux cent cinquante mil. 

Au XIXe siècle, les amérindiens ont été parqués dans des réserves et leur gibier principal, à savoir le bison disparaît. Du fait qu’il n’y a pas de volonté clairement marquée par les gouvernements américains successifs d’exterminer les Amérindiens, on ne peut pas parler de génocide. Étant donné que ces derniers ont été affamés, spoliés de leurs terres par la violence et la fourberie et privés de leur liberté de culte, ainsi que du droit de parler leurs langues, on parle d’ethnocide.

En 1911, est fondée la Society of American Indians.

En 1924, la citoyenneté est accordée aux amérindiens.

En 1934, l’Indian Reorganization Act met fin au processus de parcellisation des terres amérindiennes, et reconnaît aux tribus le droit à l’autonomie.

En 1948, les états d’Arizona et du Nouveau-Mexique octroient le droit de vote aux Amérindiens.

En 1953 est initié le processus de termination. Celui-ci visait à la suppression des réserves amérindiennes et la suppression des spécificités des amérindiens (langue, culte, …) en les transformant en des citoyens modèles.

En 1956, c’est au tour de l’Utah à accorder le droit de vote aux Amérindiens.

En 1960, une vague de stérilisation en masse des femmes amérindiennes est réalisée.

En 1968, naissance du mouvement amérindien (American Indian Movement) à Minneapolis.

Drapeau de l’American Indian Movement

Drapeau de l’American Indian Movement



En 1969, des amérindiens occupent Alcatraz à San Francisco.

En 1973, le Mouvement des Indiens d’Amérique occupe Wounded Knee, où des Sioux ont été massacrés en 1890. En réaction, l’armée et le FBI les assiègent pendant septante trois jours, faisant plusieurs morts. Pendant les mois qui suivent, la répression du FBI et des groupes paramilitaires fait soixante-cinq morts.

En 1990, à l’occasion de la crise d’Oka, au Québec, l’armée canadienne intervient pour expulser les Mohawks qui occupent un cimetière ancestral, qui doit être démoli pour la construction d’un golf.

 


 

Bibliographie 

 

http://pres06.kazeo.com/chronique-d-un-genocide-des-peuples-amerindiens-a120256234

https://ici.radio-canada.ca/espaces-autochtones/1001543/de-remarquables-oublies-tecumseh

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3128

https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerres_indiennes

https://sos-racisme.org/29-decembre-1890-le-massacre-de-wounded-knee-et-la-fin-des-guerres-indiennes/

https://www.canada.ca/fr/ministere-defense-nationale/services/histoire-militaire/histoire-patrimoine/ouvrages-grand-public/autochtones-militaire-canadienne/defenses-terres.html

https://bruxelles-panthere.thefreecat.org/?p=3770

 

Next Article 2. Le respect de la nature
Print
641 Evaluez cet article:
-

Name:
Email:
Subject:
Message:
x